“L’incompétent se présente toujours comme expert, le cruel comme pitoyable, le pécheur comme dévot, l’usurier comme bienfaiteur, l’arrogant comme humble, le vulgaire comme distingué et l’abruti comme intellectuel.” (Carlos Ruiz Zafón – Le Jeu de l’ange, 2008) On lit et on entend beaucoup que la clé de la réussite c’est la confiance en soi. Il est clair que cet élément est essentiel pour obtenir succès personnel(s) et professionnel(s) puisque c’est bien cette confiance en soi qui nous pousse à nous dépasser. Et pourtant … selon une récente théorie mise à jour à l’aube du XXI° siècle, on découvre que cette même confiance en soi est potentiellement susceptible de nous induire en erreur. Dans certains cas, il arrive qu’on soit tellement sûr de sa connaissance qu’il ne nous viendrait même pas à l’idée de nous remettre en question en cas d’obstacle. C’est l’effet Dunning-Kruger : il s’agit d’un biais intellectuel lié à une difficulté métacognitive qui pousse les personnes incompétentes à surestimer leurs capacités, et les empêche de se rendre compte de leurs erreurs ou manque de compétence dans certains domaines. À l’inverse, les personnes très compétentes tendent à sous-estimer leurs capacités tout en pensant que les autres sont plus douées qu’elles ne le sont. Faut-il en déduire que les mauvais se croient bons quand les bons se jugent mauvais ? Contrairement à ce que l’on pourrait croire, ce n’est pas de la vantardise chez ces personnes, mais simplement une mauvaise estimation de leurs propres capacités. La force de cette théorie, c’est qu’elle parle à tout le monde. Dans le domaine professionnel, on y reconnaît volontiers son chef, ses collaborateurs …
“L’ignorance engendre plus fréquemment la confiance en soi que ne le fait la connaissance”. (Charles Darwin)
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