Autrefois, les mécènes, qui étaient souvent des individus riches ou des institutions, fournissaient un soutien financier aux artistes, qui les aidait à créer et à développer leur travail. Avec l'évolution des structures économiques et sociales, de nouvelles réalités ont émergé. Les progrès technologiques et les changements dans la manière dont le public interagit avec l'art ont ouvert de nouvelles voies pour les artistes, qui leur permettent de bâtir leur carrière de manière plus autonome. Ainsi, les artistes sont devenus de véritables chefs d’entreprise qui doivent désormais assumer non seulement la création artistique mais également des responsabilités à la liste non exhaustive, telles que la prise de décisions, la gestion financière, l'établissement de partenariats, la prise de risque, la communication, le développement commercial, et bien sûr, l'éthique … Contrairement aux grandes entreprises où ces tâches sont réparties entre plusieurs membres de la direction, l’artiste est amené à assumer seul chacune de ces compétences. Malgré cette analyse lucide (et pour cause ! ) de la situation , j’ai pourtant accusé une certaine surprise en recevant l’invitation à me rendre à l'Université des Entrepreneurs Normands : « Qu’est-ce que j’avais à voir avec les grands chefs d’entreprise dont les responsabilités sont autres et bien plus importantes que les miennes ? ». C’est ce que j’ai pensé dans un premier temps. Seulement voilà : je lis à peu près tout. Je m'intéresse à peu près à tout. Aussi je n'ai pas résisté longtemps à l'envie d'en savoir d'avantage. "Faire mieux autrement" : c’était le thème de la journée.
Sur le site dédié à l'événement, la page d'accueil reprenait la phrase de Gary Hamel : «Pour réussir dans l'environnement très concurrentiel d'aujourd'hui, marqué par des changements et des innovations à la pelle, une entreprise ne doit pas faire mieux que ce qu'elle faisait déjà : elle doit faire autrement.» En poursuivant ma lecture, je découvrais la liste des intervenants. Parmi eux, il y avait six … musiciens : des artistes ! Et Théo Curin, sportif de haut niveau handisport … Passion, détermination, entraînement et pratique régulière des compétences, créativité, expression de soi, discipline, gestion du stress, compétition, interaction avec le public, quête d'excellence et j'en passe : les sportifs et les artistes ont de nombreux points communs …
J'ai cessé de réfléchir, j’ai déposé mon « syndrome de l’imposteur » au vestiaire, je me suis inscrite … et j’ai passé une journée exceptionnelle, portée par une pléiade de figures inspirantes et de nombreux moments forts !
Cette journée a brillamment démontré que, quelle que soit la taille ou le domaine de notre entreprise les clés pour façonner un avenir prometteur sont à notre portée. Les moments musicaux exceptionnels et les messages puissants lors des interventions de Philippe Fournier ont marqué l’événement en soulignant combien changer de direction nécessite d'être ouvert au monde, d'être ouvert aux autres. La carte mentale présentée par Makis Chamalidis a peut-être été l'un des moments les plus marquants. Cette carte illustre les obstacles et les embûches qui se dressent sur la route, ainsi que les qualités requises pour les franchir et nous amener dans cet état si particulier qui favorise la création, l'accomplissement, et la réussite. Les témoignages saisissants de Théo Curin et Stanette Kiawa Sita ont mis en lumière leur extraordinaire volonté et leur capacité à prendre en main leur destin. Un moment poignant lorsque Stanette partage son "why" : une lettre du passé écrite par une personne aujourd'hui décédée. Tout aussi émouvant, après son témoignage sur son parcours marquant puis cette longue traversée du lac Titicaca, Théo explique avoir ressenti le besoin de remercier, de rentrer en contact avec ses parents, avec ceux qui représentent son passé et l'ont aidé à être là où il est. Chacun de ces témoignages mettait en avant la valeur du passé comme lieu de référence, de ressourcement, et de gratitude, tout en soulignant que c'est un point de départ pour des décisions futures prises en toute liberté.
Dans une magnifique intervention commune, Patrick Martin et Frédéric Souillot ont abordé la nécessité pour les innovations futures de prendre en compte les changements dans la société. Ils ont relevé la force du collectif pour gérer la complexité du dialogue individuel en entreprise. Tous deux ont encouragé l'innovation pour répondre aux défis futurs. Sophie Gauguin quant à elle a mis en avant les investissements réalisés en Normandie et souligné l'importance de l'exemplarité et de la passion dans les actions des intervenants pour inspirer les autres. Cette journée a été une source d'inspiration inattendue, animée avec un brio et une passion sans nul autre pareil, démontrant que les artistes, tout comme les entrepreneurs, peuvent puiser dans leur créativité, leur résilience, et leur capacité à faire mieux autrement pour façonner un avenir prometteur. L'ouverture au monde, la gratitude envers le passé, et l'innovation collective émergent comme des éléments clés pour relever les défis de demain. Faire mieux autrement devient ainsi une philosophie universelle pour tous ceux qui aspirent à un succès durable dans un monde en constante évolution.
J’aurais aimé y rencontrer quelques connaissances dans mon domaine. Nous étions 1200. Je n’ai rencontré personne. J’aurais aimé pouvoir partager sur le vif ces heures qui ont fait de cette journée l’une de mes plus belles expériences de l’année. Je l’écris ici. Pendant que ma mémoire est encore fraîche. Pour m’en souvenir. Pour vous la partager.
Cet événement se tient chaque année, le premier mardi de novembre. La 7ème édition aura lieu le 5 novembre 2024.
EDIT du 13 novembre : le MEDEF NORMANDIE
propose un lien vers la chaine youtube de l'UEN, et notamment le best off sous forme de synthèse : (344) [UEN 2023] Film Best-Of - YouTube.
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